jeudi 29 avril 2010

La raison selon E. Roudinesco : dire tout et son contraire ?

Le 28 avril 2010, une dépêche de l'AFP nous apprend qu'E. Roudinesco fait partie des signataires de ce fameux  "appel à la raison" qui entre autres choses souhaite oeuvrer, je cite, à "la survie d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique".

Or, on se souvient que le samedi 6 février 2010, Elisabeth Roudinesco affirmait sur France Inter, dans le 7/9 :

« Faut-il qualifier l'Etat d'Israël d'Etat juif ? Non ! Ça c'est la tendance, en effet, de l'ultra-nationalisme, ca c'est une catastrophe en effet pour Israël s'il est qualifié de façon éthnique. Ce sont les ultra-nationalistes qui sont les plus dangereux, qui risquent de faire cet Etat d'apartheid, on ne peut pas qualifier un Etat de cette façon là. »

Que dire d'une telle contradiction, sinon que, venant de l'une de nos grandes intellectuelles, elle montrent un inquiétant mépris de la logique la plus élémentaire ?

Certes, il reste possible qu'entre l'hiver et le printemps 2010, Mme Roudinesco ait profondément évolué sur la question de savoir s'il était ou non légitime de qualifier Israël d'Etat juif, et qu'après avoir accusé du pire ceux qui donnent une réponse positive à cette question (en accord pourtant avec la résolution internationale qui devait conduire à la création d'Israël), elle aurait fini par s'y rallier.

Mais à bien y regarder, le point commun entre les deux positions totalement contradictoires auxquelles elle dit adhérer est le contexte accusateur, dans les deux cas (celui de l'émission de France Inter de février, celui de l'actuel "appel à la raison"), à l'égard de la démocratie israélienne.

Triste raison...