lundi 31 juillet 2006

Colombani contredit "Le Monde"

Alors que "Le Monde" s'est particulièrement illustré par son parti pris anti-israélien depuis plusieurs années et singulièrement depuis l'agression du Hezbollah le 12 juillet dernier contre Israël, je veux saluer le dernier éditorial de Jean-Marie Colombani (Le Monde daté du 01.08.06) : non que je sois d'accord avec l'ensemble du propos, loin s'en faut, mais du fait qu'il contient un certain nombres de vérités dont il serait souhaitable qu'elles soient considérées par l'opinion en général et... par le journal "Le Monde" en particulier. Je voudrais ici insister sur ces aspects, plutôt que sur les parties à mon sens contestables.

Colombani écrit ainsi que la situation internationale "devrait conduire, malgré le drame de Cana, à plus de retenue dans la condamnation quasi unanime d'Israël par les opinions publiques européennes"

Et Colombani de préciser : " en laissant l'Iran et la Syrie installer, via le Hezbollah, de douze mille à dix-sept mille missiles, le Liban a placé Israël à la portée de l'Iran. Pas de n'importe quel Iran : il s'agit de celui d'Ahmadinedjad, dont les propos sur l'existence de l'Etat d'Israël sont sans ambiguïté. Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la réalité de la menace qui pèse sur l'Etat juif. C'est pourquoi, de l'Europe à l'Arabie saoudite, en passant par Washington et Le Caire, la plupart des gouvernements ont souhaité le succès de l'offensive israélienne contre le Hezbollah."

Et encore : "Israël, plus que jamais, doit être garanti par ceux-là mêmes, Européens et Américains, qui sont visés à travers lui."


Et finalement cette remarque curieusement formulée :"Le reproche fait à Israël est d'être coupable d'une réaction "disproportionnée" : le problème est qu'Israël doit sa survie en partie à sa capacité à réagir de façon disproportionnée".

Ne revenons pas sur la part prise par le journal dirigé par Colombani dans ces accusations. Mais puisqu'est reconnue qu'Israël doit sa survie à des réactions qualifiées de "disproportionnées", pourquoi continuer à les qualifier de la sorte ?

C'est d'autant moins justifié que les destructions réllement provoquées par Israël, aussi terribles soient-elles, sont considérablement grossies par nos medias, dans le même temps où l'on oublie pratiquement les centaines de milliers de morts du Darfour.

Saluons en tout cas le fait que, face aux enjeux considérables dont il s'agit, Colombani aura, avec les morceaux cités de cet éditorial, évité un déshonneur dont il reste à vérifier, au quotidien, qu'il ne sera pas celui de son propre journal (ce qui pourrait dépendre des aspects de cet éditorial qui en seront retenus).

La France lèche les bottes iraniennes

Dans la prise en otage actuelle des populations israéliennes et libanaises, effectuée par le Hezbollah pour le compte de l'Iran nazie, la France vient de montrer de quoi elle était capable : Monsieur Douste-Blazy, après avoir rendu hommage au président pro-Hezbollah du parlement libanais, vient en effet de déclarer aujourd'hui à Beyrouth que l'Iran était un élément stabilisateur au Proche-Orient.



Lire l'article de Luc Rosenzweig , " Douste-Blazy : Daladier sans Chamberlin" (© Metula News Agency)

dimanche 30 juillet 2006

Le décès de Pierre Vidal-Naquet utilisé par France 2

L'hommage que France 2 a souhaité rendre ce dimanche soir à la mémoire de Pierre Vidal-Naquet, décédé aujourd'hui 30/07/2006, contient le commentaire suivant : "Pierre Vidal-Naquet aurait certainement participé aux manifestations d'aujourd'hui condamnant Israël".

Cette façon de convier à une manifestation un homme qui vient de décéder a quelque chose de choquant. Mais le choix d'un extrait vidéo où s'exprime l'historien disparu est plus choquant encore, puisque dans cet extrait, Pierre Vidal-Naquet, que son âme repose en paix, désignait Israël comme un "Etat conquérant", et l'accusait au détour d'une phrase d' "extermination des peuples soumis" : en choisissant de diffuser précisément ces propos-là, non seulement hostiles à Israêl, mais proprement délirants (à moins d'entendre par "extermination" un processus par lequel une population connaît une explosion démographique) France 2 met en effet en exergue ce qu'il y aura eu de pire chez cet homme, et non ce qu'il y a eu de meilleur. Mais qu'importe pour France 2 la mémoire de Pierre Vidal-Naquet, l'essentiel n'était-il pas de saisir cette occasion extraordinaire de salir à nouveau Israël en s'appuyant cette fois sur la parole inattaquable d'un Juif, qui plus est décédé ?

Tragédie de Cana : Hollande condamne Israël

" Je condamne, au nom du PS, le bombardement de Cana par les forces israéliennes", a déclaré à l'AFP le Premier secrétaire du Parti socialiste.

A ma connaissance, M. Hollande n'a pas éprouvé le besoin de rappeler que le fait de se servir de civils comme boucliers humains était un crime de guerre. Le journaliste de France 2 qui a fait ce matin l'aller-retour entre Cana et Tyr a confirmé que la population de Cana avait été avertie par les Israéliens, depuis plusieurs jours, qu'il y a aurait des bombardements sur Cana du fait de nombreux tirs de missiles effectués par le Hezbollah depuis cette ville contre le territoire israélien. Rentré à Tyr après son reportage à Cana, ce même journaliste a expliqué le fait que des civils soient restés sur place par la difficulté de pratiquer la route de Cana à Tyr, abîmée par de précédents bombardements israéliens. A se demander si parcourir à pied les 12 kilomètres qui séparent Cana de Tyr n'aurait pas été plus rapide qu'en voiture, y compris pour des enfants qu'on aurait ainsi pu mettre à l'abris.

Monsieur Hollande, le terrible bombardement de la seule ville du Havre par les alliés, en 1944, dont j'ignore s'il se justifiait autant que se justifie aujourd'hui le bombardement par Israël des points de tirs des missiles envoyés son territoire, a fait cent fois plus de morts parmi les civils que le bombardement de Cana. Je me demande donc si ceux qui aujourd'hui, comme vous-même ou le Président Chirac, condamnent Israël, n'auraient pas condamné cent fois plus fermement encore les bombardements alliés, depuis la Normandie jusqu'à Berlin, pour peu qu'on en ait eu des images télévisées ? Je me demande aussi si l'absence de condamnation audible de votre part concernant les massacres d'une tout autre ampleur commis au Darfour par les milices au service de la dictature islamiste du Soudan soutenue par la Russie et la Chine ne s'expliquent pas en partie par l'absence d'images télévisées de ces massacres ?

Post-scriptum 1 : A ma connaissance, M. Hollande ne n'est pas non plus axprimé sur la présence de drapeaux du Hezbollah à la manifestation de soutien au Liban qui s'est déroulée à Paris samedi 29/07/06. Pour avoir un avant-goût de ce qui risque de nous attendre à la rentrée, voici un film de cette manifestation, signalé par balagan.blog-city.com : film de la manif pro-Hezbollah à Paris

Post-scriptum 2 : sept heures sépareraient le raid israélien contre la maison de Cana où a eu lieu le drame et l’explosion meurtrière.

samedi 29 juillet 2006

L'Edito de Jean-Edwar Colomiron (pastiche)



L'EDITO de référence,

par Jean-Edwar Colomiron


"Celui qui ne se souvient pas du passé est conduit à revivre ses erreurs", disait souvent Felix Potain, avec cette sagesse que l'expérience seule finit par donner aux hommes. En ces temps inquiétants où des hommes préfèrent la guerre au dialogue, souvenons-nous donc du passé, et en particulier de ces évènements terribles qui ont suivi le débarquement des américains et de leurs fidèles alliés britaniques le 6 juin 1944. Le bombardement des villes normandes avait mis la région à genoux(*). La résistance des militants français desmilices avait toutefois surpris les Américains, qui comme à leur habitude préféraient de toute façon s'en prendre directement aux civils. Pour trouver une solution au conflit, il aurait fallu qu'existât une Société des Nations suffisament forte pour s'interposer entre la France et les Amériques et imposer aux deux parties un accord politique. Malheureusement, à cette époque, la Société des Nations était en miette. On connaît la suite, jusqu'à la destruction totale de l'Allemagne l'année suivante, le suicide en mai 1945 du chef spirituel du parti nazi : une catastrophe humanitaire sans précédent dans l'Histoire, et la désastreuse montée en puissance de l'empire américain.

Mais revenons au présent. Alors que les militants du parti chiite résistent de façon inattendue aux attaques destructrices des Israéliens, il est grand temps que l'ONU se montre suffisament forte pour s'interposer entre les belligérants et imposer aux deux parties un accord politique, dont chacun connaît déjà les grandes lignes : libération par Israël des militants du parti chiite qu'il détient depuis trop longtemps, respect par ce parti enfin revenu à une activité politique apaisée de la promesse de ne plus provoquer inutilement son colérique voisin. Ainsi les hommes montreront enfin le meilleur d'eux-mêmes, et Felix Potain n'aura pas parlé en vain.


Jean-Edwar Colomiron, rédacteur en Chef du Monde du Hezbollah

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(*) Les bombardements alliés en Normandie ont fait 12 000 morts parmi la population de cette région (source : http://www.memorial-caen.fr)

Proportions, suites...

A lire absolument, pour retrouver le sens des proportions, l'article du journaliste libanais Michaël Béhé, en date du 29 juillet 2006 à Beyrouth Ⓒ Metula News Agency

vendredi 28 juillet 2006

Consensus disproportionnel

Alors que presque tous s'accordent pour accuser Israël d'avoir une riposte disproportionnée, peu se soucient de préciser à qui et à quoi Israël riposte (quand les termes ne sont pas purement et simplement inversés, comme avec ce titre du Monde (29/07/06): "Le Hezbollah réplique aux raids israéliens avec des roquettes de longue portée").

une "réplique" ?

Alors que notre opinion publique s'accorde, informée par les journaux télévisés qui lui montrent les images de "la crise au Liban", pour accuser Israël d'avoir une riposte disproportionnée, peu se rendent compte de la disproportion dans le traitement de l'information lorsque "la crise en Israël" est proportionellement passée sous silence.

Alors que "la communauté internationale" se félicite discrètement de ce qu'Israël fasse le sale boulot, vital pour lui, qui consiste à combattre militairement une organisation militaire terroriste disposant de 12 000 missiles et se servant des populations civiles comme bouclier humain, l'opinion internationale tient plus que jamais Israël en horreur.

Je l'ai déjà dit, on ne peut pas exclure a priori des erreurs de l'armée israélienne, et si des abus sont commis, il faudra les dénoncer. Mais la nature de la menace doit nous inciter à la plus grande prudence : nous sommes aussi dans une guerre de l'information, et il est impossible à qui cherche à se faire une idée aussi objective que possible de ne pas tenir compte du parti pris anti-israélien qu'auront manifesté nos médias depuis des années, parti pris bien documenté par exemple dans les dossiers de l'OMJ.

Lorsque discutant hier devant la Sorbonne avec quelques personnes rassemblées en soutien au Liban j'ai entendu une jeune française, médecin, m'expliquer que les blessures qu'elle avait vues avaient été causées par des bombes à fragmentation, j'ai été troublé : et si c'était vrai ? Je ne connais pas grand chose aux armes, et à vrai dire je doute fort que ce médecin ait les compétences militaires lui permettant de soutenir son affirmation. Comment d'ailleurs exclure que certaines blessures résultent de l'explosion de stock d'armes du Hezbollah, quand on sait que les terrorites islamistes, comptant sur les dommages causés aux civils libanais pour marquer des points dans la guerre des images, se terrent avec leurs armes au milieu des civils ?

Il est légitime que les libanais et leurs amis manifestent leur solidarité avec leur pays meurtris, mais comment expliquer que parmi les affiches disposées là par ces personnes, aucune ne dénonce le Hezbollah ? " Le combat contre le Hezbollah est une affaire interne au Liban", m'a dit une jeune journaliste libanaise que venait d'interviewer une équipe d'Arte... comme si le tir des missiles sur Israël, et depuis vendredi 28/07/06 de missiles Zilzal I d'une portée de 125 km, était une affaire interne au Liban !

Et comment comprendre que, si cette journaliste libanaise se souvenait peut-être, vaguement, avoir vu les milices Hezbollah faire le salut nazi, ce n'était le cas de personne d'autre, pas plus que des membres de l'équipe d'Arte qui réalisait le reportage en question ?

Disproportionnée la réplique israélienne, comme l'affirme le parti socialiste dans ses récents communiqués sur "la crise au Liban", parti qui souhaite également que le Hezbollah puisse "revenir" (!) dans la communauté politique ? Pour en juger, il faudrait déjà répondre aux questions suivantes, posées par Raphaël Barak dans un article récent de Libé :


"que faire, quand les terroristes du Hezbollah, avec l'aide de l'Iran et de la Syrie, cachent plus de 12 000 roquettes et missiles, dans des zones urbaines surpeuplées, dans des villages, dans des maisons habitées et même dans des mosquées ? Que faire quand le Hezbollah se sert de la population libanaise comme bouclier humain et s'installe chez eux pour lancer des roquettes sur Israël ? Israël ne vise pas le Liban mais l'infrastructure terroriste. Il empêche également l'acheminement de roquettes en provenance de l'Iran qui se trouvent, en ce moment même, à la frontière syrienne avec le Liban. Avant chaque attaque, nos forces militaires distribuent des tracts pour demander aux civils de quitter les zones où se trouvent des infrastructures terroristes. Notre armée préfère renoncer à l'avantage de l'effet de surprise, afin d'épargner des vies innocentes."

Finalement, il y a deux consensus différents : d'une part celui de l'opinion publique, partagé et soutenu par une grande partie des médias, des partis politiques et des pouvoirs publics, pour condamner Israël et ses ripostes "disproportionnées" ("comme toujours", précise même un article du Monde) et dont nous risquons en septembre prochain de voir l'expression sous sa forme la plus grossière dans des manifestations hostiles à Israël et au peuple juif; d'autre part le consensus de nombreux chefs d'états, plus discret mais qui se traduira bientôt dans la réalité,quant à la nécessité absolue de désarmer le Hezbollah. De ce coté là, tout le monde semble à peu près d'accord maintenant pour que soit mis en place une force d'interposition internationale avec de véritables moyens (et il en faudra !) pour neutraliser le Hezbollah et permettre au Liban de retrouver sa souveraineté notamment sur le sud Liban. Il semble que la France désire donner le sentiment de vouloir jouer un rôle de premier plan dans une telle force : les combats à venir entre soldats français et troupes du Hezbollah seraient peut-être l'occasion pour l'opinion publique de notre pays de prendre, enfin, conscience de la nature de la menace qui pèse sur les démocraties. A moins que notre pays ne se dégonfle (pschittt...) et préfère continuer à compter sur Israël tout en l'accusant de réponse disproportionnée ?

jeudi 27 juillet 2006

Lettre au dessinateur Serguei

Lettre ouverte à Serguei (serguei@lemonde.fr), dessinateur au journal "Le Monde".
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le dessin de Serguei


Monsieur,

après la publication par votre journal du dessin que vous avez choisi d'intituler "Mémoire du sacrifice", je me suis rendu sur votre site http://www.serguei.fr/index2.html pour comprendre ce que vous aviez bien voulu dire avec cette botte juive ou israélienne, en tout cas marquée d'une étoile de David, écrasant trois personnages placés dans une posture rappelant la position du Christ sur la croix, croix que l'on retrouve sur le personnage central, signalant que les victimes de l'horrible botte ne sont pas des islamistes du Hezbollah, mais des civils libanais, notamment chrétiens.

Il y a à l'évidence de votre part une analyse très précise de la guerre qui sévit actuellement au proche-orient, et il semblerait que d'après vous "les Israéliens" (ou bien d'ailleurs "les Juifs" ? car je n'oublie pas vos références à la mémoire, au "sacrifice" (?), le Christ en croix, etc. ) massacrent délibérément les hommes, les femmes et les enfants du Liban.

Je n'ignore pas que cette accusation monstrueuse est régulièrement soutenue par votre journal et la plupart des autres médias de notre pays. Elle n'en demeure pas moins monstrueuse, car totalement infondée. Ce n'est pas nier la souffrance des libanais que de dire cela, mais seulement reconnaître que le seul objectif du gouvernement israélien et de son ministre travailliste de la défense est de protéger leur pays en neutralisant une force armée par l'Iran de dizaines de milliers de missiles, force de fanatiques faisant le salut nazi, qui s'appelle le Hezbollah, qui se terre au milieu des civils, qui a installé tout un réseau de postes militaires et de passages sous-terrains dans le sous-sol des maisons du sud liban, dans une stratégie clairement pointée par Monsieur Jan Egeland, chef des affaires humanitaires des Nations unies, lorsqu'il a déclaré lundi 24 juillet dernier :
"le Hezbollah doit cesser de se fondre lâchement (...) parmi les femmes et les enfants (...) J'ai entendu qu'ils étaient fiers parce qu'ils avaient perdu très peu de combattants et que ce sont les civils qui subissent le plus gros (des attaques). Je ne pense pas que quiconque devrait être fier d'avoir plus de morts parmi les enfants et les femmes que les hommes armés"((lire la dépêche AP))
déclaration que votre journal (dit de "référence" !) semble ne pas avoir reproduite, malgré son importance.

Dans le même ordre d'idée, je pense à la remarque simplement logique d'un membre de la diplomatie de l'un des pays dont un soldat de l'ONU est mort avant-hier suite à une dramatique erreur israélienne, je crois que c'est un finlandais, en substance : "Israël n'a aucun intérêt à se rendre impopulaire en bombardant volontairement des soldats de l'ONU, et tout indique qu'il s'agit effectivement d'une erreur, comme il s'en produit malheureusement dans toutes guerres". A moins de penser que les Israéliens sont sous l'empire du Mal (votre confrère Philippe Val, de Charlie Hebdo, qui en terme de caricatures est probablement au moins aussi compétent que vous, a écrit un édito sur ce thème que je me permet de reproduire à votre intention à la suite de ce courier), dites-moi quel intérêt Israël aurait à s'attaquer délibéremment à des civils innocents (je ne parle pas des combattants en tenue civile, probablement comptés comme civils) plutôt qu'aux forces du Hezbollah ?

Monsieur, sur votre site, un site sympa, cool, humaniste, et pacifiste, j'ai lu une sorte de poème comportant cette phrase :" toute mort est un génocide".

Voulez-vous donc dire que la mort de Hitler est un génocide ? Ou que la mort naturelle dans son lit d'un très vieil homme heureux d'avoir eu une belle vie est un génocide ? Vos dessins sont inquiétants, mais la légèreté avec laquelle vous utilisez le mot "génocide" l'est tout autant.

"toute mort est un génocide..." écrivez-vous dans votre poème. Voulez-vous dire que lorsque mon oncle, juif et résistant, s'est attaqué aux soldats nazis et a peut-être tué certain d'entre eux, il a commis un génocide ?

Que voulez-vous dire, Monsieur ?

Votre poème, sur votre site, par son humanisme affiché, montre que vous n'êtes pas le mauvais bougre. Les pacifistes comme vous ne sont jamais de mauvais bougres. En 1940, mon oncle n'était pas pacifiste, puisqu'il participait à la Résistance, armes à la main : les pacifistes, eux, acclamaient Pétain.... A cette époque il y a eu l'Affiche Rouge, par laquelle la propagande nazie a tenté de faire passer de véritables résistants pour des terroristes. Aujourd'hui, la propagande ne vaut guère mieux qui tente de faire passer de véritables terroristes pour des résistants (tous les jours, votre journal et d'autres parlent de "la résistance du Hezbollah" : certes, l'expression n'est pas critiquable par elle-même à s'en tenir au dictionnaire, mais que de sous-entendus ! et que dire des "activistes", et même des "militants" du Hezbollah, comme on les appelle à présent dans les rédactions ! Avez-vous au moins vu, de vos yeux, ne serait-ce que sur les photos qui en témoignent, l'énergie avec laquelle ces types-là font le salut nazi ?)

Pour revenir à votre dessin, pardonnez ma franchise mais il me semble que par ses sous-entendus visant les Juifs il fera date dans l'histoire des ignominies avérées de votre journal.

Je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expression de ma considération distinguée,

Anatole

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Edito de Philippe Val (Charlie Hebdo, 19 juillet 2006)

Aux Israéliens, il n’arrive jamais rien. Ils vivent heureux et en sécurité, entourés de voisins charmants qui s’appellent Syrie, Hezbollah, Hamas. Ces braves gens ne feraient jamais de mal à une mouche.

Mais comme l’Israélien a le fond méchant, il passe son temps à massacrer et à emprisonner les enfants des voisins.

Le leader chiite Hassan Nasrallah est un héros au sourire si doux. Il vient juste de foutre le feu à la région, mais évidemment, c’est de la faute d’Israël.

Israël n’est jamais agressé. Israël n’est jamais en danger. Israël a toujours tort.

La cruauté ontologique de l’Israélien, au fond, est rassurante. Elle permet de mesurer à quel point on est du côté du bien, de la générosité, de l’irréprochable.

Vous voulez qu’on vous trouve sympa et militant d’une gauche couillue et courageuse ? Portez un tee-shirt du Hamas à Paris-Plage.

Que l’on critique les décisions du gouvernement israélien, qu’on juge les ripostes excessives ou non, c’est une chose. Mais qu’on se donne au moins la peine de rappeler que le camp adverse - en l’occurrence, le Hezbollah et sa jonction avec le Hamas - a aussi quelques responsabilités dans l’histoire.

Pour les ambitions du Hezbollah - à savoir, fédérer, pour le compte de l’Iran, une grande force panislamiste -, une paix entre Israéliens et Palestiniens serait une catastrophe.

Ils font donc tout pour qu’une guerre fédératrice éclate, pendant laquelle l’Iran se hâtera d’achever son projet nucléaire. Qu’on parle de réalité, au lieu d’en taire sans cesse la moitié.

A moins d’annoncer la couleur et d’avouer qu’on travaille dans un organe de propagande. Ce qui n’est pas le cas de Charlie.

Philippe Val
© Charlie Hebdo

jeudi 20 juillet 2006

Portrait de quelques "militants"

Heil Hezb 1 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)


Aujourd'hui, le pacifiste Amos Oz soutient dans Le Figaro l'armée israélienne dans la guerre qu'elle doit mener contre le Hezbollah, plusieurs articles du quotidien libanais Le Jour / l'Orient pointent la nécessité pour le Liban de combattre aussi le Hezbollah, et un journaliste libanais de proche-orient.info, qui avait jusque là soutenu l'action israélienne contre le Hezbollah, craque devant les destructions de son pays, ce que l'on peut comprendre : comment d'ailleurs exclure a priori des erreurs ou des abus de la part de l'armée israélienne ? Ils ne sont pas plus acceptables que ne l'étaient les destructions parfois gigantesques causées par les alliés à partir de juin 1944, mais comme elles ils ne suffisent pas à nous faire remettre en question les opérations militaires par lesquelles Israël se bat aujourd'hui contre les forces qui voudraient le détruire et qui soumettent quotidiennement un million d'Israéliens à d'incessants tirs de roquettes.

Je ne reproche pas à nos médias de pointer les destructions provoquées au Liban par les actions israéliennes, mais d'oublier de dire que le Hezbollah ne laisse pas le choix à Israël, de ne pas rendre compte comme elle le mériterait de la souffrance endurée par le peuple israélien (arabes compris), et finalement, j'en ai parlé dans mon précédent article, de laisser majoritairement éclater leur parti pris en employant des expressions telles que "activistes" ou "militants" pour désigner les terroristes du Hamas ou du Hezbollah.

Aujourd'hui je vous propose quelques portraits de ces "militants" :

Heil Hezb 2 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)

Heil Hezb 3 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)

Heil Hezb 4 (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)



de leurs leaders :

Heil Islamiste (si elle n'apparaît pas, cliquer pour voir la photo)

et encore quelques portrait par où l'on voit que les islamistes palestiniens ne sont pas en reste :

Heil Arafat

Heil forces palestiniennes

mardi 18 juillet 2006

Auto-hypnose : augmenter la dose

Les militants extrémistes tels Marius Shattner qui rédigent les dépêches de l'AFP qui inondent notamment nos médias (voir notre article Les activistes de l'AFP) ont depuis longtemps réussi à imposer le terme activiste pour désigner les véritables terroristes que sont ces fous furieux, adorateurs de la mort, qui défilent bras tendus sous les banières des "martyrs d'Al-Aqsa", du Hamas ou du Hezbollah.

Cette dénomination, par la confusion qu'elle suggère entre terrorisme et résistance légitime, s'apparente à celles employée en son temps par ceux qui, déjà, voulaient créer la confusion entre résistance et terrorisme (qui ne se souvient de l'affiche rouge ?). Mais l'auto-hypnose s'épuise, il faut augmenter les doses, alors on passe à l'étape suivante : les terroristes islamo-fascistes seront dorénavant régulièrement appelés des... militants ! J'avais constaté la chose depuis quelques semaines, j'en ai encore eu la confirmation ce matin sur une radio publique, et il y a ici un paquet d'autres exemples, et là encore un autre paquet.

les "militants" du Nouvel Obs (et/ou d'Associated Press)

Outre Radio-France, le lecteur constatera en suivant les liens précédents que cette terminologie plus que douteuse est surtout le fait de sites officiels chinois et du Nouvel Observateur, qui reprend les dépêches d'Associated Press, qui sur ce coup-là n'a rien à envier à l'AFP (je néglige ici la question de savoir qui traduit quoi et comment...). Qu'en conclure exactement, je ne sais pas, mais je vous propose, cher lecteur, chère lectrice, de prévoir l'étape suivante avec le sondage suivant : "sympathisant du Hamas" ? (c'est sympathique), ou bien "pote des martyrs d'Al Aqsa" ? A vous de dire :








Après "activistes" et "militants"...

Nous aurons bientôt droit à :


des proches du Hamas ont...

des amis du Hezbollah avaient...

un copain du mouvement social...

deux bienfaiteur de l'association...

un membre bienfaiteur de...

une connaissance du groupe...

trois sympathisants de...

des passionnés...

des experts...




Résultats







dimanche 16 juillet 2006

"Ils s'en foutent, ils tirent n'importe où"

De retour d'un pays en guerre, traumatisés (on le serait à moins) mais néanmoins plutôt souriants (tout le monde est en bonne santé), ils sont interrogés par les journalistes TV. Ils sont des dizaines, mais parmi les trois retenus, cette femme dont le témoignage consiste essentiellement en une analyse de l'état d'esprit des israéliens : "Ils s'en foutent, ils tirent n'importe où".

S'agit-il de la pensée des journalistes, qu'ils préfèrent faire dire par une personne crédible, puisqu'elle était sur place, un témoin direct ? Pourtant, il est évident qu'avec la puissance de feu déployée par Israël, si vraiment "ils s'en foutaient et tiraient n'importe où" il y aurait cinquante fois plus de morts.

Alors ? Alors si les journalistes faisaient leur métier, qui est de nous informer, ils nous diraient que le Hezbollah (comme le Hamas en territoire palestinien) a de longue date choisit de placer ses centres de commandement, des dépôts d'armes, ses caches au milieu des populations civiles qui leurs servent de bouclier, comptant précisément sur la mort de civils pour donner à Israël un visage haïssable. Or, la portée des missiles iraniens tirés par le Hezbollah oblige Israël à se battre jusqu'à ce que le mouvement terroriste soit hors d'état de nuire. La mort de civils libanais résulte des choix du Hezbollah.

"Disproportionnées", disent 90% des commentateurs, politiques ou journalistes, commentant les actions israéliennes. C'est possible. Mais les considérations précédentes montrent qu'il n'est pas si facile d'en juger. Et d'autre part, 90% des commentateurs, politiques ou journalistes, ont ces dernières années si souvent montré leur partialité anti-israélienne, que jusqu'à preuve du contraire c'est leurs commentaires que je crois mal proportionnés.

samedi 15 juillet 2006

Les limites d'une métaphore

Le retrait israélien de Gaza l'été dernier, loin d'avoir été accueilli avec satisfaction par les antisionistes radicaux, avait donné lieu de leur part à des commentaires faisant plus que jamais la part belle à l'expression "prison à ciel ouvert" pour désigner la situation du minuscule territoire palestinien surpeuplé.

Les quantités prodigieuses d'armes qui entrent dans ce territoire ne suffisent pas à démentir l'expression en question, non plus que le fait que des tunnels aient pu être creusés vers l'Egypte ou vers Israël... En revanche, le fait (signalé récemment dans tous les medias) que plusieurs milliers de palestiniens qui se trouvaient en Egypte ont réussi à forcer le passage pour entrer dans la bande de Gaza me semble indiquer comme une limite à la métaphore de la prison : c'est en effet la première fois que j'entends parler d'une évasion ayant lieu dans ce sens là...

La guerre

Démocratiquement élu, comme le Hamas, comme naguère Hitler, souvent désigné comme "le fou", comme naguère Hitler dont il est manifestement un grand admirateur, Ahmadinejad tient des propos que nous ferions bien d'étudier de près.

Il est frappant qu'il ait averti,
jeudi 13/07/2006, qu'une frappe israélienne sur la Syrie serait considérée par Téhéran comme une attaque contre l'ensemble du monde islamique. C'est reconnaître que l'agression du Hezbollah contre Israël est en fait une agression de la Syrie, proche de Saddam Hussein, et cela suggère le rôle de l'Iran dans cette affaire, qu'illustre cette info de la Mena, "l'avion téléguidé qui s'est écrasé sur le navire de la flotte israélienne était de conception iranienne, piloté à distance depuis Beyrouth par des Gardiens de la révolution iranienne".

Il est facile de qualifier les actions israéliennes de disproportionnées comme le font à l'unisson nos médias et le président Chirac, mais encore faudrait-il pour en juger savoir évaluer précisément la nature des forces qui s'attaquent à Israël...

(pour ma part, j'ignore le degré de massivité des destructions que peuvent faire les armes dont disposent aujourd'hui l'Iran et la Syrie, mais il me semble préférable d'agir militairement contre des régimes proches du nazisme, aux ambitions génocidaires affirmées, avant que leur niveau d'armement devienne excessif)




Edgar Morin blanchi par la cour de cassation

"Dans l'opprimé d'hier l'oppresseur de demain disait Victor Hugo"

Cette première phrase de l'article honteux cosigné par Edgar Morin en juin 2002 résume à elle seule ce qui y tient lieu de pensée.

A partir de là, plus besoin de vérifier les "informations" sur lesquelles on prétend s'appuyer (parlant de "massacres" à Jenine(*), bien ici dans la ligne du Monde qui avait à l'époque publié un dessin comparant les combats de Jenine à... Auschwitz !), plus besoin de prendre la moindre précaution dans l'expression de son hostilité au peuple juif :

"Ce qu'on a peine à imaginer c'est qu'une nation de fugitifs, issus du peuple le plus longtemps persécuté dans l'histoire de l'humanité, ayant subis les pires humiliations et le pire mépris soit capable de se transformer en deux générations non seulement en " peuple dominateur et sur de lui ", mais, à l'exception d'une admirable minorité, en peuple méprisant ayant satisfaction à humilier. "

"Dans les derniers temps de la reconquête de la Cisjordanie, Tsahal s'est livré à des actes de pillage, destructions gratuites, homicides, exécutions où le peuple élu agit comme la race supérieure. On comprend que cette situation dégradante suscite sans cesse de nouveaux résistants, dont de nouvelles bombes humaines. "

(texte intégral sur http://www.mcxapc.org/docs/conscienceinextenso/morinext.htm)

La cour de cassation vient d'annuler, le 12 juillet 2006, la condamnation d'Edgar Morin. Il est donc à nouveau possible dans notre pays de calomnier et d'insulter tout un peuple. C'est une très mauvaise nouvelle pour notre pays.

G. Huber avait parlé à ce sujet de Garaudysation des esprit. La décision de la cour de cassation représente à cet égard une nouvelle étape.

http://vigilances.blogspot.com/2005/06/la-garaudysation-des-esprits.html

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(*) A propos des combats de Jenine d'avril 2002,
http://www.col.fr/arche/article.php3?id_article=500

jeudi 13 juillet 2006

Keskidi koko ?

Le 13 juillet 2006 au soir, alors que la guerre islamico-israélienne est entrée dans une nouvelle phase avec le tir d'un missile du Hezbollah sur Haïfa, à plus de 60 km de la frontière libano-israélienne, le site internet de l'huma ne laisse apparaître aucune information au sujet de ces événements d'autant plus considérables qu'ils sont liés à l'alliance massivement terroriste irano-syrienne.

Oh, ça ne va pas durer, juste le temps pour les cocos français de savoir s'ils doivent ou non s'aligner sur la position du parti communiste libanais, à qui l'agression du Hezbollah contre Israël à l'origine de cette nouvelle guerre a inspiré ceci : le Parti communiste libanais (PCL) s’est félicité des « actions héroïques entreprises par la Résistance », qu’il a qualifiées de « parfaitement légitimes » (ref L'Orient Le Jour, journal francophone libanais).

La "Résistance" ! Décidément, ceux qui aujourd'hui assimile le terrorisme à de la résistance ne sont pas très éloignés de ceux qui, naguère, assimilait la résistance au terrorisme. On verra bientôt comment vont se positionner nos cocos...

mardi 11 juillet 2006

Quand la France se mobilise...

Quand la France se mobilise... ça donne éventuellement ceci :

* 200 000 signatures en quelques jours pour protester contre le déplacement de 2 heures dans l'après-midi d'une émission certes populaire (pourquoi pas ?), proche de l'extrême gauche (bon), antisioniste (c'est banal), conduite par un démago autoritaire qui n'a pas eu à cacher son amitié pour son invité "Tariq" (Ramadan), branche souriante des "Frères Musulmans",

* 1608 signatures en plus d'un an pour dénoncer le massacre de 200 000 personnes au Darfour par les milices Janjawids aux ordres de la dictature de Khartoum, qui s'inscrit dans le courant des "Frères Musulmans".

Signez et faites signer l'appel Urgence Darfour :
http://appel.urgencedarfour.org/

lundi 10 juillet 2006

Le Darfour, la Chine et la Russie

Déclic ce soir dans la prise de conscience des crimes de type génocidaires commis au Darfour par les milices janjawids au service de la dictature islamiste soudanaise : le meeting qui a rassemblé ce soir quelques centaines de personnes au Théatre de la Madeleine aura permis de compter parmi les soutiens à cette cause de nombreuses personnalités, dont Brigitte Fossey, Pierre Arditi, Richard Berry, Georges Charpak, André Glucksmann, Pascal Bruckner, Bernard-Henri Lévy, Dominique Sopo, Pierre Lellouche, Jack Lang, François Zimeray, Patrick Poivre d'Arvor, la soirée ayant été animée par Daniela Lumbroso...

L'expression "crime d'indifférence" qui a été prononcée par Pascal Bruckner m'a rappelé deux souvenirs datant d'un ou deux ans : un ancien copain, un Juif violemment anti-israélien, m'a dit un jour que "oui, sur le Darfour, on exagère beaucoup". J'ignore la source de la propagande qui avait ainsi réussi à convaincre ce courageux dénégateur que l'enfer du Darfour ne méritait pas une prise de conscience urgente, mais il se pourrait que cela ait un rapport avec ce deuxième souvenir : testant un jour le moteur de recherche du journal d'extrême gauche "Le Monde Diplomatique" (groupe "Le Monde"), j'ai pu constater que tandis qu'une requête sur Israël renvoyait plus de cent réponses, une requête sur Darfour n'en renvoyait qu'une...

Mais je parlais dans mon dernier message de la Chine et de la Russie qui faisaient la morale à Israël (lire ici); or j'apprends ce soir en écoutant le formidable François Zimeray que la Chine en premier lieu, la Russie ensuite, investissent massivement auprès du gouvernement islamiste du Soudan, qu'ils sont ainsi en quelque sorte les parains du crime. Aussi, comme l'a fait remarquer Pierre Lellouche, les démocraties occidentales n'ont moralement pas le droit d'attendre que la Chine et la Russie donnent leur feu vert pour intervenir au Darfour, de même que nous sommes intervenu avec les autres membres de l'OTAN au Kosovo en 1999, sans mandat de l'ONU.

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A lire, un article de Serge Farnel, Darfour : origines et bilans d’un génocide (Mena).

jeudi 6 juillet 2006

La Chine, Cuba, la Russie... font la morale à Israël

Le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU condamne aujourd'hui l'intervention israélienne à Gaza, dans une déclaration qui qualifie le soldat israélien enlevé par des combattants palestiniens de "prisonnier de guerre" et qui qualifie d'"otages" les terroristes du Hamas arrêtés par les Israéliens.

Je ne conteste pas que certains aspects des opérations israéliennes actuelles puissent être critiqués, même sévèrement, encore faudrait-il tenir compte du contexte.

Parler de "prisonnier de guerre" à propos du soldat Shalit revient à considérer en effet que le proto-état islamiste de Palestine a déclaré la guerre à Israël, sans doute suite à l'humiliation qu'aura représenté pour le peuple palestinien... l'évacuation de Gaza, et suite aux provocations incessantes qui consistent, de la part d'Israël, à... être la cible quotidienne depuis cette évacuation de missiles palestiniens !
D'un autre coté, par contraste, parler d'"otages" à propos des criminels contre l'humanité (rappelons que les attentats suicides ont été désignés comme tels par l'association Human Right Watch, et même par Mahmoud Abbas, le 22 juin dernier, à Petra, en réponse à une question d'Elie Wiesel) qui ont été arrêtés par Israël, les Naif Rajoub, Vajiah Nazal, Mohammed Bargouti, et autres commanditaires de multiples assassinats, c'est se livrer à une propagande dont la logique est comparable à celle qui consisterait à prétendre qu'Eichmann aurait été pris en otage par Israël en 1954.


Mais au fait qui, à travers le Conseil des Droits de l'Homme, condamne Israël ? La réforme récente de cette institution contestable a heureusement conduit à ce que par exemple le Soudan n'en fasse plus partie. Il n'empêche, que cette noble assemblée juge "moralement répréhensible" l'intervention israélienne n'est pas très étonnant lorsqu'on se souvient qu'elle comprend la Chine, la Russie, Cuba, et plusieurs pays musulmans connus pour l'originalité de leur conception de la politique qui consiste, comme chacun sait, à faire de la morale son premier principe.

On lira avec intérêt l'article de Jean-Claude Buhrer pour Reporters sans frontières, à la lumière duquel on pourra décrypter le texte suivant, signé d'une agence française de presse assez connue :


Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a condamné jeudi (6 juillet 2006) les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et réclamé la libération de hauts responsables palestiniens arrêtés pendant l'offensive.

Dans une résolution adoptée par 29 voix contre 11, le nouveau Conseil a appelé Israël à mettre fin à son intervention armée et demandé la libération immédiate des ministres et députés palestiniens arrêtés la semaine dernière par l'armée israélienne.

Cinq pays se sont abstenus lors du vote qui survient alors qu'Israël est engagé dans sa plus grosse opération militaire depuis son retrait de la bande de Gaza l'an dernier.

Aux termes de la résolution déposée par les pays musulmans, le Conseil a en outre décidé l'envoi d'une mission urgente d'établissement des faits dirigée par le rapporteur spécial de l'Onu pour la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés, John Dugard.

Israël a par le passé refusé de collaborer avec M. Dugard et ses prédécesseurs.

Dans son intervention devant le Conseil, le rapporteur spécial a estimé que l'offensive à Gaza était "moralement répréhensible".

"Israël est manifestement en violation des normes les plus fondamentales du droit humanitaire et des droits de l'homme", a dénoncé M. Dugard, évoquant l'interdiction des châtiments collectifs.

Les arrestations de responsables du Hamas semble s'apparenter à des prises d'otages, a-t-il ajouté.

A propos du soldat israélien enlevé par un groupe armé palestinien, à l'origine de l'offensive à Gaza, le rapporteur spécial a émis l'espoir qu'il soit "bien traité en tant que prisonnier de guerre et libéré en bonne santé".

Le texte adopté jeudi fait part de la "profonde préoccupation" du Conseil à l'égard "des violations des droits de l'homme du peuple palestinien provoquées par l'occupation israélienne, notamment par les opérations militaires israéliennes en cours".

La résolution a été adoptée durant la première session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme entamée mercredi sur demande des pays arabes, soutenus par la Chine, l'Inde, la Russie et l'Afrique du sud.

Un tiers des 47 membres du Conseil peuvent demander une telle réunion en cas de situation de crise en matière de droits de l'homme.

Les pays occidentaux ont estimé que cette résolution était entachée de partialité car elle s'abstient d'examiner l'enlèvement du soldat Gilad Shalit ainsi que les tirs de roquettes contre Israël.

Le différend a empêché l'adoption de ce document par consensus et les pays membres sont passés au vote.

Le texte appelle "toutes les parties en présence à respecter les règles du droit humanitaire international et à s'abstenir de commettre des actes de violence envers les civils" mais cette disposition n'a pas suffi à rééquilibrer suffisamment la résolution aux yeux des Occidentaux.

En conséquence, les Etats-Unis, qui ne font pas partie du Conseil mais y assistent en tant qu'observateurs, se sont dits "déçus" par la résolution.

"Une chance historique de traiter la question des droits de l'homme de façon juste, équitable, et équilibrée a débouché sur une mise en accusation du seul Israël", a déploré l'ambassadeur des Etats-Unis à Genève, Warren Tichenor.

dimanche 2 juillet 2006

Le Mal selon les cocos

Tout le monde sait bien, pourtant, que le scénario écrit par le premier ministre israélien n’a qu’une fin : la poursuite de l’occupation, l’aggravation de la violence, la souffrance des peuples.

Pierre Barbancey, L'Humanité, 30/06/06

Barbancey n'exprime pas la seule opinion d'un groupuscule d'extrême gauche appelé "parti communiste", mais bien celle de l'immense majorité des faiseurs d'opinions de notre pays. On peut critiquer sévèrement, comme le fait Alain Finkielkraut, le bombardement par Israël de la centrale électrique de Gaza, mais d'une toute autre nature sont les propos tels ceux de Barbancey qui prétendent que la souffrance est le but même recherché par le premier ministre de l'Etat juif. C'est bien l'accusation d'incarner le Mal qui est faite contre le gouvernement d'un peuple en état de légitime défense, et celle-ci s'inscrit dans les accusations analogues faites au même peuple depuis des siècles.

(C'est d'ailleurs un discours du même tonneau que tient un internaute en envoyant sur ce blog le message qu'il a laissé en commentaire du message " Alain, Elie et Frederic : nuls !" )