vendredi 22 avril 2016

Exercice : quels sentiments et quelle vision des choses l'article en ligne suivant du "Le Figaro.fr" cherche-t-il à susciter chez le lecteur ? Diriez-vous que cet article est conforme à la déontologie affirmée des journalistes ?  Iriez-vous jusqu'à dire qu'il participe d'une certaine forme d'apologie du terrorisme ? Iriez-vous jusqu'à dire que c'est un article de merde ?



jeudi 18 juillet 2013

[Jeu de Paume] Une rhétorique esthétisante au service du terrorisme le plus abject


"À suivre ces formes dynamiques, 
qui sont autant de courbes dessinant un retour possible..."
(Esmail Nashif, catalogue de l'exposition d'Ahlam Shibli)
***

Dans le catalogue de son exposition coproduite par le Jeu de Paume et soutenu notamment par la philosophe Marie-José Mondzain [notre article du 23 juin dernier]  Ahlam Shibli a souhaité que figure un texte d'Esmail Nashif, anthropologue, sous la plume duquel on lit notamment ceci :

Dans le développement qui suit, nous examinerons trois formes distinctes de résistance, au travers desquelles l'individu palestinien déploie sa dimension collective: la mort en victime, le martyre, l'opération martyre. À suivre ces formes dynamiques, qui sont autant de courbes dessinant un retour possible, nous serons en mesure de donner une lecture interprétative et plus précise du retour palestinien, lecture qui nous permettra de dépasser la définition conventionnelle de la mort comme fin ultime, dans la logique de la mort comme forme de retour.


On ne peut qu'être stupéfait par l'adoption par cet auteur d'un style esthétisant, propre par sa forme à séduire les amateurs occidentaux de discours ampoulés, s'agissant ni plus ni moins que de tueries épouvantables. "Trois formes de résistance" (Résistance, un terme noble, ici dévoyé), "au travers desquelles l'individu palestinien déploie sa dimension collective"... puisque pour l'auteur, "déployer sa dimension collective" consiste notamment à pulvériser les bus empruntés par les Juifs... Puis, s'agissant toujours de ces actes horribles qui ont tué, blessé et traumatisé à vie des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants de tous âges, le style devient franchement lyrique : "À suivre ces formes dynamiques, qui sont autant de courbes dessinant un retour possible...". 

Comment un tel texte peut-il être publié par le Jeu de Paume, comment une femme qui se dit artiste peut-elle avoir choisi ce texte, comment les soutiens français à cette exposition peuvent-ils rester silencieux devant le scandale absolu que représente cette apologie exaltée du terrorisme le plus abject ? 








dimanche 23 juin 2013

[Jeu de Paume] Face à l'atterrante rhétorique de Marie-José Mondzain : recueillement et vérité.




Galila Bugala, 11 ans, 
 assassinée par le terroriste Sa’ed Awada le 18 juin 2002

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   On le sait, le Jeu de Paume expose des photographies d'Ahlam Shibli parmi lesquelles, en particulier, on peut voir les images par lesquelles des familles palestiniennes entretiennent le souvenir de ceux des leurs qui se sont fait exploser au milieu de civils juifs israéliens dans le but d'en tuer un maximum.

   Le mot "terroriste" ne figure pas dans les légendes rédigées par Ahlma Shibli, qui emploie le langage habituel des soutiens au terrorisme palestinien : martyrs, résistance, etc... , qui vise --- aussi énorme le procédé soit-il --- à inverser les rôles, les assassins devenant dans ce langage des victimes.

   Plusieurs textes, dont nous invitons le lecteur à prendre connaissance, ont attiré l'attention sur cette scandaleuse exposition, en particulier la lettre de G. W. Goldnadel au ministre de la culture, et plusieurs textes publiés sur le site du CRIF, dont celui-ci, intitulé "Le parti pris du Musée du Jeu de Paume", de Mark Knobel.

L'émotion suscitée par l'apologie implicite du terrorisme --- accusation rejetée par le Jeu de Paume, dans des explications qui ne convaincront que ceux qui sont prêts à gober la transformation des bourreaux en victimes via le détournement des termes "martyr" et "martyre" de leur significations attestées dans notre langue --- aura malheureusement conduit certains à menacer le Jeu de Paume, ce que nous ne pouvons certes pas approuver. Mais il faut reconnaître que la violence symbolique que représente le tour de passe-passe qui nous est asséné (les assassins de Juifs deviennent des "Résistants", des "victimes", des "martyrs", tandis que leurs victimes réelles sont purement et simplement oubliées), pour être assez fréquent, n'en reste pas moins absolument insupportable pour ceux qui ont des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, un cerveau pour penser et un coeur pour aimer.


Shani Avi-Zedek, 15 ans,
 assassinée par le terroriste Sa’ed Awada le 18 juin 2002


   A la violence initiale des attentats, à la violence symbolique commise par Ahlam Shibli avec la complicité du Jeu de Paume, s'ajoute à présent celle d'un texte proprement atterrant, signé de la philosophe Marie-José Mondzain (par ailleurs auteur d'un livre intitulé " L'image peut-elle tuer ?)) et publié sur le site du Jeu de Paume et intitulé "Ne cédons pas !". Le lecteur y trouvera les expressions "gestes créatifs" et "exposition subtile" associées à l'exposition incriminée, et "gestes de résistance et de construction" associée aux actes terroristes eux-mêmes.

   Mme Mondzain prétend dans son texte que la photographe "a pris soin d’accompagner de textes clairs qui informent le spectateur des circonstances, des lieux dans lesquels les personnes, le plus souvent nommées, acquièrent leur visibilité." De quelle clarté Mme Mondzain parle-t-elle, lorsque les assassins sont appelés "martyrs" et lorsque les circonstances dans lesquelles ces personnes "le plus souvent nommées, acquièrent leur visibilité" --- comme l'écrit Mondzain dans un style particulièrement écoeurant --- sont expurgées de la moindre mention des centaines de victimes, enfants, femmes, hommes de tous âges, civils israéliens, juifs, visés par les assassins, jamais nommés, et qui donc "acquièrent ainsi une invisibilité", pour parler comme Mme Mondzain. Le mot "victime" n'apparaît qu'une fois dans le texte de Mondzain... pour désigner les terroristes !   



   Conformément à l'idéologie affichée du Hamas et des autres groupes terroristes ayant commandité les attentats en question, il s'agissait à chaque fois de chercher à tuer le maximum de Juifs, de tous âges, hommes ou femmes, enfants ou vieux. Nous ne répéterons jamais assez que confondre de tels actes terroristes avec de la "résistance" procède d'une confusion en tout point comparable à celle dont procédait naguère la propagande qui visait à présenter d'authentiques Résistants --- eux ne visaient pas les civils --- comme des "terroristes". Dans un sens comme dans l'autre, cette confusion est toujours aussi révoltante.



Iman Kabha, 26 ans,
assassiné par le terroriste Sa’ed Awada le 18 juin 2002


   Notre réponse, pacifique, consiste à alerter et à expliquer. Et à penser aux victimes des terroristes célébrés --- oui, célébrés, car c'est bien la fonction des dénominations "Résistants", "martyrs" ou "victimes" qui leurs sont appliquées --- par la photographe, la philosophe, les institutions et les groupes qui les soutiennent. C'est pourquoi nous écrivons ici le nom et publions la photographie de certaines de ces victimes, accompagnant cette publication d'une pensée, pour eux et pour leur proches, que nous ne connaissons pas personnellement mais dont nous nous sentons proches en humanité.


   Ainsi, selon Ahlam Shibli, Osama Buchkar, le 19 mai 2002, « s’est livré à une opération martyre à Natanya ». Oublié, Yosef Haviv, 70 ans, tué par l'explosion au marché de Netanya  du terroriste Buchkar dans cet attentat commandité par le Hamas et le FPLP. Devenus invisibles, Victor Tatrinov, 63 ans, et Arkady Vieselman, 39 ans, également assassinés par Buchkar. Gommés par le  "geste d’art" plein "d’énergie émotionnelle" (les mots de Mme Mondzain à propos de l'exposition du Jeu de Pame) les 59 personnes blessées dans cet attentat.


Arkady Vieselman, 
39 ans,
assassiné par le terroriste Osama Buchkar, le 19 mai 2002

Raisa Dikstein, 67 ans, 
assassinée par le terroriste Sa’ed Awada le 18 juin 2002




   Ainsi encore : Sa’ed Awada, dont la mère brandit le portrait : « martyr et membre d’al-Aqsa qui a mené le 18 juin 2002 une opération martyre à Jérusalem », selon la légende d'Ahlam Shibli, "victime volontaire ou non" selon Mme Mondzain, mais dont il n'est pas précisé que l'acte de "résistance" aura consisté à assassiner par auto-explosion dans un bus de la ligne n°32, à Jérusalem, Boaz Aluf, 54 ans, Shani Avi-Zedek, 15 ans, Leah Baruch, 59 ans, Mendel Bereson, 72 ans, Rafael Berger, 28 ans, Michal Biazi, 24 ans, Tatiana Braslavsky, 41 ans, Galila Bugala, 11 ans, Raisa Dikstein, 67 ans, Moshe Gottlieb, 70 ans, Baruch Gruani, 60 ans, Orit Hayla, 21 ans, Helena Ivan, 63 ans, Iman Kabha, 26 ans, Shiri Negari, 21 ans, Gila Nakav, 55 ans, Yelena Plagov, 42 ans, Liat Yagen, 24 ans, Rahamim Zidkiyahu, 51 ans, et à blesser 74 autres personnes. 



Mendel Bereson, 72 ans,
assassiné par le terroriste Sa’ed Awada le 18 juin 2002


Ainsi encore des dizaines d'autres personnes, assassinées parce que juives (ou présumées juives) et israéliennes, par un terrorisme islamiste qui, depuis l'amitié entre le grand Mufti de Jérusalem et Adolf Hitler, n'a cessé de vouloir s'inscrire dans le prolongement du nazisme génocidaire. En dernière analyse, qu'elle en soit consciente ou non, c'est bien à eux que Mme Mondzain apporte son soutien.

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(ci-dessous, trois photographies sur le thème 
"qui sont les terroristes palestiniens ?")
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Le grand Mufti, précurseur du nationalisme palestinien, avec son ami Hitler. 

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Nous invitons Mme Mondzain, qui s'y connait en photo, 
à nous faire part de ses commentaires.

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 Ne cédons pas aux intimidations rhétoriques de Marie-José Mondzain qui voudraient faire passer pour des extrémistes ceux que la violence symbolique de l'exposition du Jeu de Paume blessent chaque jour. Ne donnons pas à ces sophistes du grain à moudre en cédant à la violence --- il faut être parfaitement clair à cet égard, en dénonçant ceux qui menacent le Jeu de Paume --- mais continuons à faire pression sur le Jeu de Paume, non pour interdire l'exposition, mais pour exiger qu'une information véritable concernant les actes terroristes commis par les personnes "ayant acquis la visibilité" dont parle Mondzain soit délivrée aux visiteurs de l'exposition, notamment en indiquant pour chaque terroriste photographié le nombre, le nom et l'âge des victimes civiles dont la mort était précisément l'objectif.

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Orit Hayla
21 ans,
assassinée par le terroriste Sa’ed Awada 
dans l'attentat du 18 juin 2002


Rafael Berger, 28 ans,
assassiné par le terroriste Sa’ed Awada 
dans l'attentat du 18 juin 2002

Liat Yagen, 24 ans
assassinée par le terroriste Sa’ed Awada 
dans l'attentat du 18 juin 2002




Shiri Negari, 21 ans,
 assassinée par Sa’ed Awada le 18 juin 2002






mardi 28 mai 2013

"Le secret des balles", ou 3 minutes et 9 secondes pour commencer à douter

La question centrale pour un journaliste, je crois, c’est celle du doute. 
C’est très sain le doute. Si vous ne doutez pas, vous ne pouvez pas être journaliste
Il faut douter évidemment de tout, à commencer de la version officielle. 
Ce qu’il faut dans notre métier, c’est de livrer une information qui soit la plus rigoureuse possible.

Extrait du générique de : "le secret des sources", sur France Culture


La citation mise ci-dessus en exergue pointe une évidence qui, en ces temps de relativisme sans frontière, confine au lieu commun, et il y aurait certainement à faire la critique de ceux qui ne doutent jamais de leurs doutes, oubliant que la valeur du doute est aussi dans l'élaboration de nouvelles convictions. Du reste, l'auteur anonyme des paroles reprises dans le générique du "secret des sources" souligne avec raison qu'il s'agit, pour le journaliste, de livrer une information aussi rigoureuse que possible. Ces précisions faites, on ne peut qu'être saisi par le rapprochement de ce rappel fondamental (Si vous ne doutez pas, vous ne pouvez pas être journaliste) avec la réponse de Charles Enderlin à une question que lui a posée Elena Brunet, du Nouvel Observateur, dans une interview  publiée en ligne le 21 mai 2013 :

-(E.B.) Avez-vous déjà douté de la version de votre caméraman Tahal Abu Rahma ?
- (C.E.) Talal est un employé de France 2 qui a reçu plusieurs récompenses internationales. Votre question est insultante.

Qu'un journaliste affirme se sentir insulté, lui ou sa chaîne, par la question pourtant assez naturelle de savoir s'il a déjà douté, ne serait-ce qu'une fois, d'une version d'un événement qu'il a rapporté, treize ans plus tôt, sans y avoir lui-même assisté, est en soi étonnant.

Lorsque, le 16 novembre 2004, sur Radio J, la directrice de l'information de France 2, Arlette Chabot, a déclaré
"On ne peut pas dire à 100% que ce sont les Israéliens, on ne peut pas dire à 100% que ce sont les Palestiniens"
elle a de fait mis en doute la version de Talal Abu Rahma (celui-ci affirme dans l'interview ci-après que les soldats israéliens ont visé pendant près d'une demi-heure le père et l'enfant immobiles, affirmation reprise par Charles Enderlin dans son commentaire du 30 septembre 2000 : "Ici, Jamal et son fils Mohammed sont la cible de tirs venus de la position israélienne"). Est-ce à dire que Charles Enderlin s'est senti insulté, personnellement ou pour France 2, par la directrice de l'information de France 2 ?

En mai 2013, presque treize ans après les faits initiaux, Charles Enderlin se sent insulté par la question de savoir s'il a jamais douté de la version de Talal Abu Rahma.

Pourtant, il suffit d'entendre Talal Abu Rahma affirmer, dans l'interview mise en ligne ci-après, que, durant 28 minutes d'abord, et 45 minutes en tout, les milliers de balles --- mais Abu Rahma parle seulement de centaines de balles --- que les soldats israéliens auraient selon lui tirées tout ce temps en direction précise de Jamal et de son fils Mohammed, immobiles, n'auront donné lieu qu'à quarante impacts sur le mur autour des deux personnes (Abu Rahma affirme les avoir comptés)... et de constater ensuite qu'il n'y a eu en fait que huit impacts pour commencer à douter, peut-être, de la version de Talal Abu Rahma. 

Et lorsqu'on entend ensuite, dans cette même interview, Abu Rahma, et que l'on voit son visage pendant qu'il s'emberlificote à propos d'un secret concernant les balles que France 2 aurait récupérées dans le mur (affirmation démentie par Arlette Chabot dans l'un des épisodes du procès que France 2 fait à Karsenty), la question qui se pose n'est pas de savoir s'il serait insultant pour France 2 ou ses employés de douter de la version d'Abu Rahma, mais bien plutôt celle-ci : 

Comment peut-on ne pas douter de la version de Talal Abu Rahma ?


Donc, si vous êtes de ceux qui n'ont jamais douté de Charles Enderlin, aurez-vous le courage de consacrer 3 minutes et 9 secondes de votre temps pour écouter Talal Abu Rahma dans les minutes 35'16'' à 38'25'' du document ci-dessous ?

mardi 4 décembre 2012

Que veut Israël ?




Depuis mon dernier post intitulé "Israël doit maintenant négocier avec les Palestiniens", j'ai lu avec une certaine déception le texte de Victor Perez appelant à un arrêt total des négociations, selon le titre de son texte. Plus précisément, il demande qu'il n'y ait aucune négociation tant que l'AP n'aura pas reconnu qu'Israël est l'Etat du peuple juif. A quoi bon prétendre depuis des années qu'Israël est favorable à des négociations sans conditions pour en poser à présent ? Qu'Israël se reconnaisse lui-même comme Etat du peuple juif, voilà l'essentiel, et non qu'il soit reconnu comme tel par d'autres. Une telle reconnaissance par lui-même suffit à interdire à Israël d'accueillir des "centaines de milliers de Palestiniens" sur son territoire, pour reprendre l'expression inquiétante de V. Perez : il n'est pas question de cela, et c'est justement l'objet de négociations que de préciser le nombre symbolique de Palestiniens qui pourraient retourner sur leur lieu de naissance après qu'ils l'ont fui, et parfois après qu'ils en ont été chassés (ben oui), lors de la guerre défensive et de survie qu'Israël a dû mener à sa naissance contre les pays Arabes.

Plus récemment, l'intervention de Luc Rosenzweig intitulée "Après le vote de l'ONU" m'a également un peu déçu : en quoi le fait que la riposte de Nétanyahou était prévisible la rendrait-elle juste ? Peut-être Rosenzweig a-t-il raison de dire que la zone qui relie Jérusalem et l'implantation de Maale Adoumim était naturellement destinée à être construite par les Israéliens, mais même dans ce cas cela aurait fort bien pu être décidé dans les négociations. 

On souligne avec raison le double discours des dirigeants palestiniens, les compromissions voire la promotion du terrorisme (voir l'hommage il y a deux ans d'Abbas, lui-même auteur d'une thèse de type négationniste faisant référence à Faurisson, au grand mufti allié d'Hitler), et MEMRI et Palwatch témoignent quotidiennement de cette réalité. On se scandalise au passage, et à juste titre, que nos compatriotes ignorent tout de cette réalité, les médias français la gardant consciencieusement dans l'obscurité la plus complète. Mais cela ne date pas d'hier, et cela n'a pas empêché ces dernières années Netanyahou d'affirmer vouloir négocier... Du reste, l'ambassadeur d'Israël en France, convoqué au quai d'Orsay après l'annonce du projet de constructions dans la zone E1, a réaffirmé hier 3 décembre 2012 que son pays était prêt à la négociation sans condition...

Dans ce contexte, j'attendais avec une certaine impatience l'article de la Metula News Agency sur le sujet. On connaît la grande pertinence de nombreux articles publiés par les journalistes de Metula, et l'expression régulière sur le site de la Mena de points de vue aussi opposés que ceux de Guy Millière et de Sami El Soudi pouvait laisser un doute sur ce qu'allait dire Juffa. Il lui aura fallu près de cinq jours pour publier l'article attendu. L'attente en valait la peine, et c'est une condamnation sans appel de la politique du premier ministre israélien que signe Juffa ce mardi 4 décembre 2012.  

samedi 1 décembre 2012

Israël doit maintenant négocier avec les Palestiniens.

Un tweet de Bernard Musicant résume bien le sentiment que les amis d'Israël peuvent éprouver au lendemain du vote de l'AG de l'ONU admettant "la Palestine" comme "Etat" observateur :


On se réveille avec la Palestine nouvel état sans frontières, ni foi, ni loi, ni président reconnu par tous, ni envie de Paix avec Israël ..

Un autre tweet du même auteur précise bien l'inquiétude que l'on peut ressentir devant l'événement :


Sur quelles bases la  ? Charte OLP ? Hamas ? Charia ? Elections libres et démocratiques? Droits de l'Homme ? Accords Oslo ? Etc


S'agissant des accords d'Olso, le gouvernement d'Israël, ses ambassadeurs, ses amis ont souligné que l'initiative unilatérale d'Abbas en constituait une violation, et que les garants de ces accords, dont l'Europe, donc la France, auraient dans ces conditions dû voter contre. L'argument n'est pas négligeable, mais je remarque d'une part que nombre de ceux qui le mettent en avant s'opposaient également aux accords d'Oslo, et d'autre part que le retrait de Gaza décidé par Sharon fût lui-même une initiative unilatérale israélienne.

D'autres rappellent avec raison ce qui est souvent occulté par nos médias, à savoir les appels à la haine anti-israélienne et anti-juives si fréquents dans les médias officiels de l'autorité palestinienne. Mais cette réalité n'a pas empêché hier les Israéliens d'appeler à des négociations directes en vue d'une solution au conflit passant par la création d'un Etat palestinien, on voit mal pourquoi elle constituerait un obstacle supplémentaire aujourd'hui (ce qui n'est pas une raison pour accepter que cette réalité continue d'être occultée). Dans le même ordre d'idées, s'il est normal que l'on mentionne davantage la thèse soutenue par Abbas à Moscou en 1982 dans laquelle, prenant appui sur Faurisson, le nombre de victimes de la Shoah est scandaleusement divisé par six et dans laquelle Abbas accuse les sionistes de complicité avec les nazis, cela ne peut constituer en soi un argument pour ne pas négocier (Abbas a pu changer, et de toute façon les Israéliens veulent négocier, non ?).

R. Prasquier souligne quant à lui que si demain le Hamas prend le contrôle de la Cisjordanie, on se retrouvera avec un groupe terroriste observateur à l'ONU. C'est vrai, mais c'est déjà le cas avec l'Iran et quelques autres.

D'une autre coté, je me souviens que le regretté Gérard Huber, qui nous a quitté il y a un an presque jour pour jour, avait dans l'un de ses derniers articles pris position pour la proposition soutenue à l'époque par Sarkozy d'un tel statut d'observateur à l'AG de l'ONU. Gérard Huber faisait valoir que la dissymétrie juridique entre Israël et l'Autorité Palestinienne pouvait constituer un obstacle en soi à l'obtention d'un accord négocié entre les parties.

De toute façon, et sans surprise, Abbas a maintenant obtenu le statut en question. On ne peut qu'en prendre acte, en souhaitant à partir de la nouvelle situation ainsi créée aller vers la paix. Quelles sont les intentions d'Abbas ? S'agit-il pour lui de poursuivre sur un plan juridique le combat palestinien contre Israël, ou bien, ce qui est une hypothèse parfaitement plausible, d'utiliser ce succès à l'ONU et la revalorisation de son image qui en découle auprès des Palestiniens aussi bien de la Cisjordanie que de Gaza pour conduire son jeune peuple vers une paix négociée avec Israël ?

Or, Abbas s'est dit prêt à négocier. Et même s'il n'est pas évident de comprendre s'il a mis ou non des conditions à ces négociations, tout le monde a entendu son appel. La réponse de Nétanyahou sous forme d'un nouveau projet de logements est totalement désastreuse, ne serait-ce qu'en termes d'image. Londres, qui n'a pas voté pour la motion d'Abbas, appelle aujourd'hui Jérusalem à renoncer à ces nouvelles constructions.

Nétanyahou doit maintenant répondre positivement à la demande de négociation des Palestiniens. Sans condition. S'il ne le faisait pas, il perdrait vraisemblablement une occasion historique de faire la paix.

Accessoirement, il perdrait le soutien de quelques amis sincères d'Israël...




lundi 26 novembre 2012

Quand Albin Michel célèbre un écrivain pro-nazi

Moi je ne l'aurais pas ouvert.

Heureusement, Jérôme Garcin, semble-t-il revenu de sa visite à Lucette Destouchesl'a fait pour nous, et ça donne ça, je cite :

[Patrick Buisson et Lorànt Deutsch] réussissent la prouesse inouïe de raconter la vie du génial Céline, depuis le passage Choiseul de son enfance jusqu'au Meudon de sa vieillesse, en passant par le si joli Montmartre, sans mentionner son soutien à l'Allemagne nazie et son antisémitisme hystérique, sans expliquer les raisons de son exil et sa condamnation à l'indignité nationale.






samedi 24 novembre 2012

Un exemple de falsification : Télérama et l'histoire des Juifs au Maroc


Mohamed Kenbib, historien marocain, professeur à l’université de Rabat, a soutenu en 1994 à l’Université de Paris 1-Sorbonne une thèse de 700 pages consacrée à l'histoire des Juifs au Maroc. Cette thèse est ainsi dénoncée par l'historien Georges Bensoussan :

hélas, trois fois hélas. Ce "monument d'érudition" (sic) est un manquement à toute déontologie du métier d’historien, un travestissement des sources tel qu'à la fin les Juifs du Maroc figurent seuls responsables des malheurs qui les ont frappés.

La thèse de Kenbib a servi de référence unique à l'auteur --- la journaliste Yasmine Youssi --- d'un article publié dans le journal Télérama le 9 mai 2012, un article de pure propagande, où se trouve affirmé que l'antisémitisme était «inconnu au Maroc avant l'ère coloniale », les Juifs y bénéficiant (sic !) du statut de dhimmi.

Le courrier que Bensoussan a adressé à Télérama n'a reçu aucune réponse (on peut le consulter sur le site du CRIF). Face à la propagande et à la bêtise de Télérama, on écoutera avec beaucoup de plaisir, sur le site Akadem, le récit passionnant que Georges Bensoussan fait des recherches qu'il a menées sur l'histoire complexe des Juifs dans les pays arabes :


mercredi 21 novembre 2012

Parano : quand l'AFP se sent visée


Il suffit de lire l'article pour voir que l'AFP n'était pas visée, contrairement à ce qu'affirme le titre de cette brève.



Par contre, ils ont dû faire une erreur, parce qu'ils disent que le rez-de-chaussée de l'immeuble (dont c'était le septième étage, occupé par un centre de renseignement du groupe terroriste, qui était visé) contient un centre commercial.  Chacun sait, grâce aux infos de l'AFP, qu'il ne saurait y avoir de centre commercial à Gaza.

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L'objectivité incarnée, la preuve, c'est elle qui le dit


Le "Téléphone Sonne" à fond contre Israël, ou quand une émission qui se prétend pluraliste sert la soupe au Hamas



Pour ceux qui s'imaginaient que Philippe Val à la direction de France Inter et Pierre Weill à celle du Téléphone Sonne feraient de cette dernière émission un lieu de débat plus équilibré s'agissant d'Israël, l'émission de ce lundi 19/11/2012 apporte un démenti formel. 


Sur trois invités, deux, Alain Gresh et Julien Salingue, sont des militants dont les points de vue bien connus, systématiquement anti-israéliens, ne résistent pas à une analyse sérieuse, le troisième développant des positions qui, pour être moins radicales, n'en reviennent pas moins à renvoyer dos à dos Nétanyahou et le Hamas (à la manière de Fabius qui a récemment déclaré sur France 2 qu'entre Israël et le Hamas les responsabilités étaient partagées). 


Tu parles d'un pluralisme !

Quant aux auditeurs qui eurent la parole, cela a commencé par un "perroquet" répétant l'analyse inepte de nos éditorialistes quotidiens selon laquelle Netanyahou faisait cette guerre pour se faire élire --- alors que chacun sait sa très confortable avance dans tous les sondages, et que personne n'ignore que le ministre de la défense est travailliste --- cela a continué avec une sympathique militante franco-israélienne de Shalom Archav dont le propos, en direct de Tel-Aviv, pour être émouvant, n'a strictement rien apporté à la compréhension de la situation, et cela a continué avec un militant pro-palestinien de base débitant l'habituel catéchisme anti-israélien sans être contredit par aucun des invités choisis par Pierre Weill, et ainsi de suite jusqu'à la fin de l'émission, pendant que le standard, saturé d'appels, ne pouvait évidemment pas prendre le nôtre ni celui d'aucun des auditeurs qui auraient bien voulu donner quelques arguments en faveur de l'opération d'auto-défense d'Israël... 

France Inter ? Pas la peine d'écouter, c'est toujours la même chose !

PS : le lendemain, j'ai été du moins soulagé de me rendre compte que je n'avais pas été le seul à avoir été choqué par la propagande anti-israélienne de Pierre Weill et de son émission truquée : ici le billet de Luc Rosenzweig sur RCJ à ce sujet.



AUDITEURS INTER




Bonjour,
Merci de l'intérêt que vous portez à France Inter.
Nous avons pris note de votre message et l'avons transmis à la direction et à Pierre Weill.
Bien cordialement,
Henri

Relations Auditeurs
Téléphone 01 56 40 14 14http://www.franceinter.fr/Radio France / France Inter
116 avenue du Président Kennedy
75220 Paris Cedex 16

jeudi 15 novembre 2012

Assimiler le terrorisme à du militantisme constitue un soutien au terrorisme


Le site de France Télévisions publie aujourd'hui 15 novembre 2012 un article signé de l'un de ses rédacteurs réguliers, le journaliste Pierre Magnan (à ne pas confondre avec le romancier du même nom, décédé en avril dernier) de France 2 et France Télévisions, fidèle soutien de son collègue de France 2 dans l'affaire Enderlin.

Le titre de cet article n'est pas en cause, "Gaza : la guerre sur internet et les réseaux sociaux", qui annonce clairement que son sujet concerne un thème bien connu de tout journaliste : celui de ce qu'on appelle souvent "la guerre de l'information", dans laquelle toute la question est de séparer l'information véritable de la propagande mensongère. L'article de France Télévisions prétend faire le point de manière objective et équilibrée sur le sujet annoncé. 

Il s'agit en fait d'un article qui, insidieusement, vise à présenter le terrorisme du Hamas comme une forme de militantisme, comme je vais le montrer bientôt.

Mais avant d'expliquer en quoi l'article de France Télévisions fait cela, je veux dire clairement ceci :

Assimiler le terrorisme à du militantisme 

constitue une forme de soutien au terrorisme.


Et ceci pour la simple raison que dans notre pays, les mots "militants" et "militantismes" sont associés à des formes de combat non violents, qui visent à attirer l'attention d'un maximum de personnes sur une cause dont on veut promouvoir la justesse. 




Ce type d'activité n'a donc clairement rien à voir avec le terrorisme, qui est une activité criminelle qui vise à tuer, à blesser et à effrayer un maximum de personnes innocentes. 

Voici à présent ce qui dans l'article de France Télévisions relève de l'assimilation du terrorisme au militantisme, et par conséquent d'une forme de soutien au terrorisme. 

Pour le journaliste rédacteur de l'article en question, je cite
Le compte Twitter de l'armée israélienne [...] multiplie les tweets [...] informant, pêle-mêle, de l'avancée des opérations, du nombre de roquettes tirées par le Hamas sur Israël, ou décrivant la caractère «terroriste» du Hamas.
Plus loin dans son article, Pierre Magnan remet cela, histoire de marteler la suggestion :
Tsahal publie de nombreuses images dénonçant les «terroristes» du Hamas au moyen d'infographies ou de photos légendées.
Que signifient ici les guillemets autour du mot "terroriste" ? Contrairement à l'usage que je viens d'en faire, il ne s'agit pas pour Magnan de désigner le mot en tant que tel, et s'il s'agit pour lui de souligner le fait qu'il s'agirait d'une citation, il est clair qu'une telle distanciation, cette manière de prendre le terme avec des pincettes --- c'est cela, les guillemets --- suggère un doute quant à la validité du vocable. Pourtant, tout citoyen, même s'il est journaliste à France Télévisions, peut facilement prendre connaissance des actes, des écrits, des paroles, de l'histoire du Hamas qui témoignent clairement de la nature terroriste de ce groupe islamiste armé. Du reste, contrairement à ce que pourrait suggérer les pincettes de notre ami journaliste; Israël n'est pas seul à avoir classé le Hamas comme organisation terroriste, c'est aussi le cas de la France en tant que membre de l'Union Européenne (décision du conseil de l'Europe du 26 janvier 2009), et aussi du Canada et des Etats-Unis.




Plus loin, Pierre Magnan écrit
Toujours sur  YouTube, l'armée israéienne (sic) a posté des vidéos «pédagogiques» expliquant pourquoi Israël «a le droit de se défendre»  ou comment elle entend éviter les victimes civiles lors de ses frappes contre les militants du Hamas à Gaza.
Cette fois, alors même qu'il est en train de citer le point de vue israélien, il n'y a plus de guillemets autour du mot "militants" (moi j'en mets, puisque je parle ici du mot). On obtient ainsi une citation mensongère : l'armée israélienne n'a jamais prétendu frapper des "militants" du Hamas. Du reste, dans notre langue, la phrase de Magnan n'a guère de sens, puisque chez nous les militants sont des civils, alors que sa soi-disant citation oppose les deux notions. En français, ce qui s'oppose à "civil", c'est "militaire", éventuellement "combattant" ou "milicien", mais certainement pas "militant", ni même "activiste" (pour reprendre le terme précédemment à la mode médiatique).

Certes, il est possible que dans ses messages en anglais l'armée israélienne parle de "militants", mais en anglais le terme n'a pas du tout le même sens, puisqu'il désigne des hommes en arme. Dans ses messages en français, le terme utilisé par l'armé israélienne pour désigner ces criminels est le mot "terroriste".

En mettant en doute, par ses guillemets, le caractère terroriste des miliciens palestiniens et autres lanceurs de missiles ciblant les populations civiles israéliennes et prenant en otage la population civile de la bande de Gaza, et en validant, par l'absence de guillemets, le terme "militant", le journaliste de France Télévisions vise clairement à suggérer que les dits miliciens ne seraient pas des terroristes mais des militants, et que leur activité criminelle ne serait pas du terrorisme mais du militantisme.

Cela constitue une façon de soutenir l'activité terroriste du groupe islamiste, et cela est absolument scandaleux.

Dans la conclusion de son article, Magnan commence par regretter que l'avalanche de "tweets militants" rende difficile de repérer des messages plus informatifs "comme ceux du correspondant de France Télévisions en Israël, Charles Enderlin"

Notons au passage que Magnan rend compte également de l'activité du Hamas en terme de réseaux sociaux, de la façon suivante :
Sur ce compte, le Hamas communique également sur ses actions et affiche par ailleurs des photos insoutenables d'enfants victimes (mais à la provenance et à la date invérifiables). 
Cette fois, le rédacteur de France Télévisions ne parle plus de propagande mais utilise le mot neutre "communiquer" sans correctif (une concession à l'usage imposé par la pub ?). Et l'on aurait bien aimé que la réflexion qui l'a conduit à donner cette précision bien venue sur l'invérifiabilité de la provenance et de la date des photos publiées par le Hamas eût commencé avant l'affaire Enderlin, cela lui aurait peut-être évité de faire partie en juin 2008 des premiers signataires d'un texte corporatiste et militant de soutien au dit Enderlin qui commence par affirmer que "Mohammed al-Doura, 12 ans [a été] tué par des tirs venus de la position israélienne, le 30 septembre 2000, dans la bande de Gaza" avant qu'Enderlin lui-même, sur son blog, le 23 septembre 2008, souligne la crédibilité de ceux qui contestent son affirmation initiale du 30 septembre 2000, je cite Enderlin : 
"nous nous sommes engagés à diffuser toute information crédible et vérifiée sur cette affaire. C’est ainsi que j’ai diffusé deux sujets dans des 20h en novembre 2000 sur la conférence de presse du général Yom Tov Samia pour qui: « la probabilité que Mohammed a Dura a été tué par des balles palestiniennes était plus forte que la probabilité qu’il a été tué par des balles israéliennes » 
Finalement, France Télévisions regrette, sous la plume de Pierre Magnan, que les messages "plus analytiques" d'Alain Gresh (dans le genre militant, en voilà un qui se pose-là !), et Magnan de citer ce tweet : 
Gaza, le commandant du Hamas tué par Israël assurait en fait que la trêve avec Israël « tienne ».
Tu parles d'un éclairage : la trêve avec Israël ne tenait pas, justement, tout le monde a pu le constater, et le chef terroriste dont l'élimination a marqué le début des opérations israéliennes de légitime défense était, entre autre titre "de gloire", celui qui avait planifié la prise en otage du jeune Gilad Shalit dont France Télévisions s'est évertuée pendant des années, sauf la dernière de la période concernée, à gommer qu'il disposait aussi de la nationalité française (comme s'il appartenait aux journalistes de décider, parmi les possesseurs de la nationalité française, qui est un "vrai français" et qui ne l'est pas).

***

Alors soyons juste. France Télévisions n'est pas seule à vouloir faire passer les terroristes du Hamas pour des militants. Citons deux dépêches parmi beaucoup d'autres :
http://tempsreel.nouvelobs.comCréé le 11-11-2012 à 12h10 - Mis à jour à 23h31
JERUSALEM (Sipa-AP)
Après un regain de violences ce week-end, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'est dit prêt dimanche à frapper la Bande de Gaza encore plus fort si les militants palestiniens ne mettaient pas fin à leurs attaques sur l'Etat hébreu.

Evidemment, Netanyahou n'a jamais parlé de militants, en tout cas pas au sens de ce terme en français, mais de terroristes. A noter à propos de la déclaration en question que France 24 en a rendu compte dans son journal de 13h du 11 novembre 2012 en prétendant que Nétanyahou avait déclaré que Tel Aviv était prêt à l'escalade. Là encore une déformation des propos tenus, puisque Nétanyahou n'a évidemment pas désigné Israël par "Tel Aviv". Je ne sais toujours pas au nom de quoi France 24 s'imagine pouvoir décider que Tel Aviv serait la capitale d'Israël, alors que, comme chacun sait, ce n'est pas là la capitale que s'est choisie l'Etat du peuple juif. Et je ne le sais pas pour la raison suivante : France 24, pas davantage qu'aucun des médias contactés par votre serviteur, ne réponds à mes messages.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 14.11.2012 à 15h47 • Mis à jour le 15.11.2012 à 07h49
Israël menait jeudi 15 novembre un deuxième jour d'offensive contre les groupes armés dans la bande de Gaza. Une frappe aérienne a provoqué la mort de trois militants palestiniens, a-t-on appris de sources médicales.


***

Finalement, la principale avancée notable en terme de représentation valide de la situation dans les dépêches de nos médias me semble être celle relative à la désignation du terroriste Ahmad Jaabari comme "chef militaire du Hamas". A relire la citation suivante du propagandiste pro-Hamas que nos médias, à commencer par France Inter, ont célébré durant plus d'un an (jusqu'au flop réjouissant de son "spectacle" récent, nécessairement navrant, au Théatre de la Ville sous la bannière de Libération),  on se dit malgré tout qu'on a fait un peu de chemin, je cite :

il n’y a pas de militaires, il n’y a que des civils à Gaza - des militants peut-être, mais sûrement pas une armée.

Stéphane Hessel,

PS : message à Courrier International


Bradley Burston a écrit dans son article du Haaretz, je cite la version en anglais :

"Pressed by a broad coalition of Gaza militants to retaliate and exact revenge, Hamas could order the launch of the Iranian-developed Fajr-5 missile, straight north."


"Pressé par une vaste coalition de militants de Gaza qui réclament vengeance et représailles, le mouvement pourrait ordonner le tir de missiles Fajr-5 développés par l'Iran, droit sur le Nord."

Cette traduction de l'anglais "militant" par le français "militant", pour être très fréquente ces jours-ci, n'en est pas moins indigne. N'importe quel étudiant de première année sait, ou devrait savoir, qu'il s'agit là d'un faux-ami : "militant" en anglais désigne couramment des hommes armés, des miliciens, des combattants, éventuellement des terroristes --- comme c'est le cas ici, s'agissant de ceux qui appellent à bombarder la population civile d'Israël --- alors qu'en français "militant" désigne celui qui se livre au militantisme, activité non-violente visant à attirer les gens sur la justesse d'une cause, et non à assassiner, blesser et effrayer une population civile !


mardi 13 novembre 2012

Une journaliste de France 24 décide que Tel Aviv est la capitale d'Israël.

Je n'ai eu aucune réponse à cette lettre adressée à la journaliste de France 24 concernée :

Chère madame,

Au cours du journal de 13h de France 24 du 11 novembre 2012, vous avez affirmé, je vous cite, que "le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou affirme que Tel Aviv est prêt à l'escalade".

Je suis très étonné de votre affirmation. Selon toutes les sources, le premier ministre israélien n'a jamais parlé de Tel Aviv dans sa déclaration. Il a dit : ""Le monde doit comprendre qu'Israël ne restera pas sans rien faire face aux tentatives de nous attaquer. Nous sommes prêts à l'escalade". Du reste, pourquoi aurait-il parlé de Tel Aviv puisque les Israéliens considèrent que leur capitale est Jérusalem, et non Tel Aviv.

Merci de votre réponse,

Anatole Zed

lundi 4 juin 2012

Pour Le Monde, l'ensemble de la classe politique juive israélienne est d'extrême-droite


Envoyé au médiateur du Monde :

Monsieur le médiateur du journal Le Monde,


Faisant le portrait de la députée arabe israélienne Haneen Zoabi, Le Monde (27 et 28 mai 2012) affirme en titre que « l’extrême-droite israélienne » veut exclure Mme Zoabi de la Knesset  mais la lecture de l’article indique que 100 députés sur 120 souhaitent cette exclusion.

On conclut du choix de ses titres que, pour la rédaction de Le Monde, l’ensemble de la classe politique israélienne juive serait d’extrême droite ! 

Cette désinformation permet sans doute de rendre Mme Zoabi plutôt sympathique aux yeux du lecteur, et "crédibles" ses affirmations, rapportées mais non discutées par le journaliste Zecchini, selon lesquelles il y a aurait en Israël je ne sais quel « appartheid » ...

Merci de corriger auprès de vos lecteurs,

A. Zed




Pour info, depuis les élections de 2009, la Knesset est composée ainsi :

Kadima : 28,
Likud :27,
Yisrael Beiteinu : 15,
Travaillistes : 13,
petits partis religieux : 12,
Shas : 11,
partis arabes : 7,
Hadash (pro-palestinien) : 4,
Meretz : 3.




lundi 9 janvier 2012

Attribution arbitraire de capitale

Un usage bien établi consiste à désigner l'action et la communication d'un Etat en les référant au nom de sa capitale : "Paris a précisé que...",  "Washington a décidé de..."

Or, de nombreux journalistes, encore récemment sur France 24 par exemple, où mon commentaire courtois à ce sujet a été purement et simplement censuré, désignent l'action du gouvernement israélien en la référant à "Tel Aviv".

Mais qui a décidé que la capitale d'Israël était Tel Aviv ? Certainement pas Israël ! Or, personne ne peut décider à la place d'un Etat quelle est sa capitale.

Certes, la centralité politique et religieuse de Jérusalem pour les Juifs de l'antiquité, la place qu'elle occupe depuis dans leur coeur et dans leurs prières, aussi essentielles soient-elles, n'auraient pas suffi à elles seules à asseoir la légitimité du choix de Jérusalem unifiée comme capitale d'Israël, car on ne peut a priori nier les aspirations également légitimes d'autres peuples qui depuis des siècles vivent eux aussi dans cette région. 

Néanmoins, avant 1967, à une époque où aucune occupation n'est reprochée à Israël, le choix par cet Etat de la seule Jérusalem-ouest comme capitale ne pouvait en droit lui être contesté. L'ONU a fait des recommandations contraires, mais il est clair que les Israéliens n'avaient aucune obligation à suivre de telles recommandations s'agissant de choix internes portant sur l'organisation d'un territoire internationalement reconnu comme israélien.

A cette époque, entre 1949 et 1967, le comportement scandaleux des Jordaniens, détruisant les synagogues de la vieille ville de Jérusalem, profanant l'antique cimetière juif du Mont des Oliviers, interdisant aux Juifs l'accès au "mur des lamentations" pour finalement, en 1967, préparer avec d'autres pays arabes une guerre visant à la destruction de l'Etat d'Israel a finalement rendu légitime qu'au lendemain de la victoire d'Israël celui-ci décide de réunifier Jérusalem et d'en faire sa capitale. Depuis, la liberté de culte est assurée pour les pratiquant des trois religions, et tous les sondages montrent qu'une majorité de Palestiniens israéliens de Jérusalem préfèrent garder la citoyenneté israélienne plutôt que de devenir un jour citoyens d'un futur Etat palestinien. 

Ainsi, soulignons-le encore une fois, la légitimité israélienne sur Jérusalem est donc bien le produit de plusieurs facteurs : non seulement l'antiquité juive, la religion juive et le sentiment juif quant à Jérusalem, mais aussi et surtout, car les raisons précédentes  n'auraient pas été suffisantes, l'histoire qui, de la création d'Israël à la guerre des Six Jours en 1967, aura finalement conduit à la proclamation par Israël de Jérusalem unifiée comme sa capitale.

Une fois qu'on a dit cela, le fait est que la plupart des pays, du fait de la contestation par les Arabes palestiniens de cette situation et de la poursuite du conflit, ont décidé de ne pas reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. On peut le regretter, on peut comprendre que certains s'en réjouissent, mais de toute façon c'est un fait. Dans ces conditions, on peut comprendre qu'un journaliste français (par exemple) se trouve embarrassé pour désigner la capitale d'Israël. Or, la solution est dans ce cas assez simple : il lui suffit de dire "Israël a décidé de...". 

Ce qui par contre est totalement incompréhensible est qu'il décide de son propre chef de dire "Tel Aviv a décidé de...". En effet, au nom de quoi déciderait-il d'attribuer à un Etat une capitale que celui-ci ne se serait pas lui-même choisi ? Il y a des ambassades à Tel Aviv, mais il y en a aussi dans d'autres villes, ce n'est de toute façon pas un critère suffisant. Ceux qui, comme on le fait ordinairement à Ramallah ou à Gaza, refusent de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, eh bien, c'est leur affaire, mais rien ne les autorise à désigner arbitrairement Tel Aviv comme étant cette capitale. 






mercredi 28 décembre 2011

[Intello-bobo] Questions pour un champion

Top.

Né en 1937, professeur des universités, j'ai déclaré à "Ce Soir ou Jamais" le 25 octobre 2007 que

"L'accusation d'anti-sémitisme à mes yeux est une calomnie absolument insupportable, ce n'est pas un mot qu'on peut manier comme ça, comme "dogmatique", "sceptique", etc.. C'est une véritable insulte".
ce qui ne m'a pas empêché d'écrire dans un de mes opuscules que

"Israël est un pays antisémite (*)".

Je suis celui qui a traité de "rats" les électeurs de l'actuel président de la République, je suis...


Je suis celui pour qui ce président doit être comparé à Pétain, je suis...


Je suis celui qui a soutenu les Khmers Rouges en 1979, je suis...


Je suis la référence ultime de l'intello-bobo qui équilibre le fait de ne pas comprendre ce qu'il lit par celui de ne pas comprendre ce qu'il dit, je suis...



...ce qui se fait de pire actuellement
 dans le genre intellectuel engagé.



(*) Dans "Circonstance 3", p. 25.

mardi 27 décembre 2011

[Affaire Reuters / Hamouri] Qui ment ?

Dans la dépêche Reuters reproduite ci-dessous, on lit clairement sous la plume de Jihan Abdalla que Salah Hamouri, membre de l'organisation terroriste FPLP, assume d'avoir voulu assassiner le Rabbin Yosef.

Mais sur le site de Reuters, cette dépêche a disparu.

Plusieurs hypothèses à partir de là :

--- Soit The Daily Star a produit un faux, ajoutant frauduleusement le sigle Reuters sur une dépêche inventée. On attend dans ce cas que Reuters dénonce la fraude.

--- Soit Reuters a initialement produit cette dépêche avant de la retirer, et dans ce cas
    --- On ne peut pas reprocher au CRIF de l'avoir citée,
    --- Reuters doit donner des explications claires sur les raisons de ce retrait, à savoir :
         * soit Reuters a subi des menaces du FPLP ou autre,
         * soit Reuters a estimé ne pas devoir nuir à Hamouri en rapportant ses propos exacts,
         * soit le journaliste Jihan Abdalla a mal compris ce qu'a dit Salah Hamouri. 


Soulignons que cette dernière hypothèse est rendue vraisemblable par le fait que la région est très bruyante. On peut parfaitement concevoir que par exemple Salah a dit : 
"j'ai envie de manger des pâtes à la bolognaise"
et, à cause du bruit, le journaliste a compris : 
"Je ne regrette pas d'avoir voulu assassiner le Rabbin Yosef". 


***




 Dépêche Reuters, signée Jihan Abdalla  sur le site du journal libanais "Daily Star"
















[UNESCO] Zayzafouna et l'apologie du nazisme


Une revue palestinienne destinée aux enfants, revue publiée sous couvert de l'Autorité Palestinienne et de l'UNESCO, a fait il y a presque un an, dans l'indifférence générale, l'apologie de Hitler.

L'affaire a été dévoilée par Palestinian Media Watch, à la suite de quoi, l'UNESCO a décidé de retirer son soutien à cette revue  Zayzafouna (ou Zayzafuna).


Or, de ce fait d'une gravité considérable, jusqu'à présent seuls des médias juifs ou pro-israéliens en ont parlé (voir par exemple Israël-info), comme le prouve une recherche dans Google actualité sur ce mot clé.

Le silence des médias généralistes sur ce fait, eux qui ont accordé une place tellement importante à l'entrée de la Palestine à l'UNESCO, doit être interrogé.

C'est pourquoi j'ai envoyé ce message à quelques journalistes. Je vous dirai prochainement les réponses que j'aurai reçues.

Chers journalistes,

Comment expliquer qu'aucun d'entre vous n'a informé son public de ce communiqué de l'UNESCO ?

Zed





23.12.2011 - UNESCOPRESS

UNESCO statement on Palestinian children's magazine, Zayzafouna

UNESCO’s attention has been drawn to the February 2011 issue of the Palestinian children’s magazine Zayzafouna. This magazine is published by an NGO of the same name under the patronage of the Palestinian National Commission for UNESCO, which is the national body set up by the Palestinian Authority to facilitate its work with the Organization. The February issue features a story written by a 10-year-old girl in which Hitler is quoted by her as stating that he “killed [the Jews] so you would all know that they are a nation who wreak havoc on Earth”. While UNESCO upholds freedom of expression as an integral part of its mandate, the inclusion in this publication of a statement that may be interpreted as an apology of the holocaust is contrary to UNESCO’s constitutional mandate and values. It is totally unacceptable.

UNESCO supported the publication of three issues of the Zayzafouna Magazine six months after the February 2011 issue. The support was provided for these issues following agreement with the editors that they would focus on building greater appreciation amongst Palestinians for their heritage and culture. They were to open the way for positive dialogue aimed at overcoming the consequences of the Middle East conflict, and to fight against stereotypes that may be conducive to violence. It was UNESCO’s intention to foster a positive view of Palestinian heritage based on the values of tolerance and UNESCO’s mandate of building peace in the minds of men and women. This vision guides all of UNESCO’s activities, and we urge all partners to work in this direction. 
UNESCO is shocked and dismayed by the content of the February issue, and has requested more detailed information and clarification from the editors of the magazine and the Palestinian Authority. 
UNESCO strongly deplores and condemns the reproduction of such inflammatory statements in a magazine associated with UNESCO’s name and mission and will not provide any further support to the publication in question.
The Organization, which is deeply committed to the development and promotion of education about the Holocaust, disassociates itself from any statement that is counter to its founding principles and goal of building tolerance in the full respect for human rights and human dignity.